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Comprendre l'Impact Profond de l'Agression Sexuelle sur la Santé Mentale /2

Photo du rédacteur: Gabriel de RichaudGabriel de Richaud


Dans une ère où la sensibilisation aux violences sexuelles est de plus en plus prégnante, les statistiques révèlent une réalité alarmante.

Le Ministère de la Justice a publié des données en novembre 2023 indiquant que parmi 37 800 condamnations pour violences sexuelles entre 2017 et 2022, 76 % concernent des agressions sexuelles17 % des viols4 % des atteintes sexuelles sur mineur et 3 % du harcèlement sexuel. Les condamnations pour violences sexuelles ont progressé de 14 % durant cette période. Les mineurs représentent 23 % des condamnés, et dans les cas de viols et d'agressions sexuelles sur mineurs, 31 % des auteurs sont eux-mêmes mineurs.

Près d'une condamnation sur six, donc, entre 2017 et 2022, relève du viol, soulignant la gravité et la fréquence de ces actes au sein de notre société (Ministère de la Justice, 2023).

Ces chiffres, bien qu'éloquents, ne capturent qu'une fraction de l'expérience vécue par les victimes, dont les répercussions vont bien au-delà du traumatisme initial.

Les efforts déployés par les gouvernements pour lutter contre ces violences, tels que la mise en place de chartes dans les médias et des groupes de travail interministériels, témoignent d'une prise de conscience croissante mais insuffisante.

--> Emmanuel Macron vient de réussir l'exploit d'exclure la définition et la criminalisation du viol de la loi européenne sur les violences contre les femmes. C'est une honte, tout simplement !

A-t-on vraiment idée de l'impact des AS sur la psyché ? Cela devrait être su, car il y a beaucoup d'articles scientifiques sur le sujet.

Rappelons certaines choses :

L'impact psychologique des Agressions Sexuelles est profond et complexe. Les victimes peuvent souffrir de symptômes de stress post-traumatique, d'anxiété, de dépression, et de troubles du comportement, avec des répercussions qui peuvent altérer de manière significative leur qualité de vie (Institut national de santé publique du Québec, 2022).

Lorsqu’on n’est pas victime soi-même, on ne se rend pas compte des dégâts psychiques que ces agressions font aux personnes. Je peux dire même qu’on ne s’en remet jamais tout à fait.

Alors je vais vous partager l'histoire de Léa.

L'histoire de Léa (ce n’est pas son vrai nom bien entendu) est une de celles qui touchent au plus profond du cœur. Lorsqu'elle est venue me voir, ses yeux portaient encore les marques subtiles d'une épreuve qui semblait insurmontable.

Adolescente, elle avait été plongée dans un abîme de douleur et de peur suite à une agression sexuelle, un événement qui avait laissé une empreinte indélébile sur sa vie.

Le chemin vers le mieux-être ne fut pas aisé.

Léa portait en elle un fardeau de souvenirs traumatiques, une hyper-vigilance constante qui la tenait éveillée la nuit, sur le qui-vive, et des épisodes de reviviscence qui la ramenaient sans cesse à cet instant tragique. Elle était perpétuellement exténuée et elle survivait comme enfermée dans une tour de souvenirs douloureux, incapable de trouver la sortie.

Il faut du temps pour oser sortir du labyrinthe et même pour oser se faire aider par un.e thérapeute. Léa l'a fait.

Léa a entrepris un travail thérapeutique sur le long terme.

Elle a tracé un fil d'Ariane dans le labyrinthe de son traumatisme. Nous avons doucement dénoué les fils emmêlés de sa mémoire, lui permettant d'exprimer et de retraiter ses souvenirs douloureux. Ce processus n'était pas sans douleur, mais Léa fit preuve d'une résilience et d'une force incroyables.

Peu à peu, les murs de sa prison intérieure commencèrent à s'effriter. Son hyper-vigilance s'atténua, laissant place à des moments de tranquillité qu'elle n'avait plus connus depuis longtemps. Les épisodes de reviviscence, bien que toujours présents, devinrent moins fréquents et moins intenses. Elle apprenait à vivre avec son passé, sans le laisser définir son présent ni son futur.

J’ai beaucoup appris grâce à elle et je l’en remercie. 

Ce que je constate de cette expérience et de nombreuses autres, c'est que la marque du traumatisme reste profonde. Ce n'est pas impossible de la dépasser mais c'est un long chemin, une longue route qu'il faut affronter avec courage, et, parfois, avec résignation car le choix ne nous est pas toujours donné.

Il faut donc agir pour sensibiliser la société à ces souffrances qui, pour la plupart, restent cachées, au sein des familles comme ailleurs et pour PRÉVENIR.

Nous avons toutes et tous un rôle crucial à jouer dans la sensibilisation, la prévention et le soutien des personnes touchées.

Chacun.e de nous peut contribuer à ériger une société plus empathique et sécurisée, où les victimes de violences sexuelles sont entendues, soutenues et accompagnées dans leur mieux-être.Dans une ère où la sensibilisation aux violences sexuelles est de plus en plus prégnante, les statistiques révèlent une réalité alarmante. 

Le Ministère de la Justice a publié des données en novembre 2023 indiquant que parmi 37 800 condamnations pour violences sexuelles entre 2017 et 2022, 76 % concernent des agressions sexuelles17 % des viols4 % des atteintes sexuelles sur mineur et 3 % du harcèlement sexuel. Les condamnations pour violences sexuelles ont progressé de 14 % durant cette période. Les mineurs représentent 23 % des condamnés, et dans les cas de viols et d'agressions sexuelles sur mineurs, 31 % des auteurs sont eux-mêmes mineurs

Près d'une condamnation sur six, donc, entre 2017 et 2022, relève du viol, soulignant la gravité et la fréquence de ces actes au sein de notre société (Ministère de la Justice, 2023). 

Ces chiffres, bien qu'éloquents, ne capturent qu'une fraction de l'expérience vécue par les victimes, dont les répercussions vont bien au-delà du traumatisme initial.

Les efforts déployés par les gouvernements pour lutter contre ces violences, tels que la mise en place de chartes dans les médias et des groupes de travail interministériels, témoignent d'une prise de conscience croissante. 

Cependant, l'impact psychologique des agressions sexuelles est profond et complexe. Les victimes peuvent souffrir de symptômes de stress post-traumatique, d'anxiété, de dépression, et de troubles du comportement, avec des répercussions qui peuvent altérer de manière significative leur qualité de vie (Institut national de santé publique du Québec, 2022). 

Lorsqu’on n’est pas victime soi-même, on ne se rend pas compte des dégâts psychiques que ces agressions font aux personnes. Je peux dire même qu’on ne s’en remet jamais tout à fait. 

L'histoire de Léa (ce n’est pas son vrai nom bien entendu) est une de celles qui touchent au plus profond du cœur. Lorsqu'elle est venue me voir, ses yeux portaient encore les marques subtiles d'une épreuve qui semblait insurmontable. 

Adolescente, elle avait été plongée dans un abîme de douleur et de peur suite à une agression sexuelle, un événement qui avait laissé une empreinte indélébile sur sa vie.

Le chemin vers le mieux-être ne fut pas aisé. 

Léa portait en elle un fardeau de souvenirs traumatiques, une hyper-vigilance constante qui la tenait éveillée la nuit, sur le qui-vive, et des épisodes de reviviscence qui la ramenaient sans cesse à cet instant tragique. Elle était perpétuellement exténuée et elle survivait comme enfermée dans une tour de souvenirs douloureux, incapable de trouver la sortie.

Il faut du temps pour oser sortir du labyrinthe et même pour oser se faire aider par un.e thérapeute. Léa l'a fait. 

Léa a entrepris un travail thérapeutique sur le long terme. 

Elle a tracé un fil d'Ariane dans le labyrinthe de son traumatisme. Nous avons doucement dénoué les fils emmêlés de sa mémoire, lui permettant d'exprimer et de retraiter ses souvenirs douloureux. Ce processus n'était pas sans douleur, mais Léa fit preuve d'une résilience et d'une force incroyables.

Peu à peu, les murs de sa prison intérieure commencèrent à s'effriter. Son hyper-vigilance s'atténua, laissant place à des moments de tranquillité qu'elle n'avait plus connus depuis longtemps. Les épisodes de reviviscence, bien que toujours présents, devinrent moins fréquents et moins intenses. Elle apprenait à vivre avec son passé, sans le laisser définir son présent ni son futur.

J’ai beaucoup appris grâce à elle et je l’en remercie. 

Ce que je constate de cette expérience et de nombreuses autres, c'est que la marque du traumatisme reste profonde. Ce n'est pas impossible de la dépasser mais c'est un long chemin, une longue route qu'il faut affronter avec courage, et, parfois, avec résignation car le choix ne nous est pas toujours donné. 

Il faut donc agir pour sensibiliser la société à ces souffrances qui, pour la plupart, restent cachées, au sein des familles comme ailleurs et pour PRÉVENIR

Nous avons toutes et tous un rôle crucial à jouer dans la sensibilisation, la prévention et le soutien des personnes touchées. 

Chacun.e de nous peut contribuer à ériger une société plus empathique et sécurisée, où les victimes de violences sexuelles sont entendues, soutenues et accompagnées dans leur mieux-être.

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