"Vous n’avez cessé d’essayer ? Vous n’avez cessé d’échouer ? Aucune importance ! Réessayez, échouez encore, échouez mieux." - Samuel Beckett
Cette citation de Beckett résonne profondément, en particulier pour les individus à haut potentiel intellectuel (HPI) et les neuro-atypiques, soulignant la valeur cruciale de l’échec dans le processus créatif et innovant. Même si pour un HPI, habitué à aller vite, soumis à une exigence constante et élevée, l'échec est souvent douloureux et sa résonance en lui peut prendre des proportions... comment dire... Disproportionnées ?
Prenons, allons-y, le jeu de la bataille navale. Chaque tentative manquée nous guide vers la localisation des navires adverses : Oui ! Les coups dans l'eau nous aident !
Cela illustre l'importance d'accepter l'échec pour affiner nos stratégies. Ce principe est vital dans le monde de l'entreprise pour favoriser la création comme dans la vie de tous les jours, pour celles et ceux qui cherchent à écrire et repenser leur trajectoire au quotidien.
L'échec est un élément fondamental de la créativité. Par exemple, si l'on considère le temps consacré par Gustave Flaubert à l'écriture, proportionnellement à ses publications, Flaubert aurait dû livrer au monde une soixantaine d’ouvrages. Il en a publié seulement vingt-cinq [1].
On peut calculer que des écrivains à plein temps finissent en moyenne un livre tous les cinq ans : soixante treize pages utilisables par an, ou un cinquième de page utilisable par jour !
Cette disproportion souligne l'énorme volume de "déchets" dans le processus créatif, un phénomène courant mais peu valorisé dans les médias, qui préfèrent mettre en avant les succès.
97% de déchet !
Les études en neuro-ergonomie [2] montrent que la peur de l'échec, souvent inculquée dès l'école, peut mener à une "impuissance acquise". Ainsi, si l’on sanctionnait un enfant à chaque chute lorsqu'il apprend à marcher, il pourrait ne jamais choisir de se lever. Moi, je ne l'aurais pas fait, je serais resté à quatre pattes, non mais ! (Ou alors, si : pour la provoc'...)
Pour les entreprises et les individus, y compris les HPI et les neuro-atypiques, il est crucial de soutenir et valoriser les tentatives, même infructueuses. Nos plus grandes réussites dépendent de notre résilience face à l'échec.
N'oublions pas que derrière chaque succès, il y a une série d'échecs non racontés. Prenez Airbnb ! Une sacrée histoire d'échecs puis de succès.
Comme le dit Bill Gates, non diplômé d'Harvard, l'échec est un diplôme en soi.
Références :
[1] Annie Dillard, En vivant, en écrivant, Christian Bourgeois éditeur, avril 2017, p.23.
[2] Idriss J. Aberkane, Libérez votre cerveau, Robert Laffont, 2019.
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